Insolite ! C’est ce que nous pouvons dire de cette nouvelle parue sur Twitter. En effet, le réseau social a effacé un tweet du président nigérian Muhammadu Buhari. Selon Twitter, le tweet a violé sa politique de « comportement abusif » par son caractère menaçant. C’est donc la première fois dans l’histoire qu’un tweet d’un président soit effacé sur la plateforme. Face à cela, le gouvernement nigérian a décidé de riposter. Il a donc procédé au blocage de la plateforme à travers tout le pays.
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Une suppression, suivie d’une mise en garde sévère
Mardi dernier, le président Muhammadu Buhari a prôné l’incitation à la guerre civile dans son tweet. En effet, il a pris référence sur la guerre civile de Biafra en 1967 qui a dévasté Nigeria. Il a également déclaré que pour remédier aux mauvais comportements de ses citoyens, il va s’exprimer « dans un langage qu’ils comprendront ». À titre de rappel, Buhari était un général de division pendant la guerre du Biafra, qui a fait plus d’un million de morts dans le pays.
Twitter a donc décidé de supprimer ce tweet menaçant du président nigérian, un jour après sa mise en ligne. Mais cette décision a été mal prise par son gouvernement. Ce dernier a donc procédé à la suspension de la plateforme dans l’ensemble du pays. Et ce, pendant une durée indéterminée.
Malgré le blocage, des internautes du pays ont essayé d’accéder à Twitter par le biais des VPN. Pour couper court à ces activités jugées illégales, le gouvernement a pris des mesures drastiques. Samedi dernier, le bureau du procureur général et du ministère de la Justice du Nigeria a déclaré qu’il arrêterait et poursuivrait toute personne qui tenterait de contourner le blocage. Il a également ordonné aux agences gouvernementales de prêter main forte aux procureurs pour assurer la poursuite rapide de ces contrevenants.
Les droits de l’homme et d’expression, violés au Nigeria ?
Face à cette suspension de Twitter, le directeur d’Amnesty International au Nigeria Osai Ojigho a décidé de s’exprimer. Dans un tweet, il a déclaré que ce blocage de la plateforme est une des preuves que les droits de l’homme ne sont pas respectés dans le pays. Il a également rajouté que seul l’État détient le plein pouvoir, et que l’avis du peuple n’a guère d’importance.
Enfin, Osai Ojigho a fait appel aux autorités locales à annuler la suspension de Twitter dans le territoire nigérien. Et dans la foulée, il a demandé à annuler toute tentative visant « visant à bâillonner les médias, à réprimer l’espace civique et à porter atteinte aux droits humains des Nigérians ».
Au vu des récents évènements, il semble bien qu’il règne un climat de dictature au Nigeria. En effet, un rapport d’Amnesty International de 2020 a laissé montrer que les autorités nigérianes avaient eu recours à des lois répressives afin de harceler, intimider, arrêter et détenir des défenseurs des droits humains, des militants et des professionnels des médias. On a également noté des actes d’intimidation suivie de harcèlements et de coups sur quelques journalistes dans le pays, orchestrées par des acteurs non affiliés à l’État.
Twitter a montré son accablement par rapport à cette suspension de sa plateforme dans le territoire Nigérian. L’équipe a mis en avant la violation du droit à l’accès libre à internet, un des droits fondamentaux de l’homme dans l’actuelle société moderne. Par la suite, elle a déclaré qu’elle va faire en sorte que l’accès à Twitter soit de nouveau disponible pour les internautes du Nigeria. Attendons l’évolution des choses…