Attention à tous les amateurs de bricolage, qu’ils soient expérimentés ou occasionnels. Il est fort probable que la plupart d’entre vous possèdent une tronçonneuse, rangée quelque part dans votre garage ou votre atelier. Mais avez-vous déjà pris le temps de vous intéresser à l’histoire de cet outil puissant ? Vous pourriez être étonné de découvrir les origines et l’évolution de cette machine motorisée emblématique.
Sommaire :
Des origines médicales ?
Entre 1783 et 1785, deux médecins originaires d’Écosse, John Aitken et James Jeffray, ont conçu la « scie flexible ». Leur invention est motivée par une observation alarmante : un grand nombre de naissances aboutissent à des tragédies à cause de la difficulté du passage de la tête du nouveau-né. Pour remédier à cela, ils développent un outil capable de couper le périnée afin d’élargir le passage, une méthode alors effectuée manuellement, sans l’aide de dispositifs motorisés. Cet outil marque l’introduction de l’épisiotomie, une technique chirurgicale toujours en usage de nos jours, bien que son utilisation soit devenue plus rare.
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La tronçonneuse autrefois utilisée pour les accouchements
Il est surprenant de savoir que l’origine de la tronçonneuse n’est pas liée à la coupe du bois. En fait, cet outil a vu le jour au 16ᵉ siècle dans un contexte médical. Il était utilisé par les médecins pour faciliter l’accouchement des femmes. Face à des complications durant l’accouchement, les médecins de l’époque cherchaient à sauver les nourrissons, dans un contexte où la mortalité infantile et maternelle était alarmante.
La pratique de la césarienne n’était pas encore établie, principalement à cause des risques d’infection. Par conséquent, les médecins étaient contraints d’adopter des méthodes assez brutales.
En 1597, la pratique de la symphysiotomie gagne en notoriété dans le domaine des naissances. Le CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales) décrit cette procédure comme une incision de la symphyse pubienne, réalisée dans le but d’agrandir le bassin pour faciliter l’accouchement. D’après le dictionnaire Larousse, cette technique est particulièrement bénéfique lorsque les dimensions transversales de la cavité pelvienne ou de l’ouverture inférieure du bassin sont restreintes.
La tronçonneuse, un outil médical ?
Pendant environ trois siècles, une méthode plutôt pénible était employée pour élargir le bassin féminin afin de faciliter l’accouchement. Cette technique impliquait l’usage d’un couteau basique et, comme on peut l’imaginer, elle était à la fois longue et extrêmement souffrante pour la femme en travail. Malgré cela, cette intervention était perçue comme une des plus fiables au 18ᵉ siècle.
Vers les années 1780, John Aitken et James Jeffray ont conçu une scie mécanique dotée de dents crantées, qui fonctionnait manuellement grâce à des poignées en ivoire situées à ses extrémités. Cet outil, utilisé en gynécologie, était inséré dans le bassin de la patiente. Il entourait l’os pubien, et le chirurgien procédait alors à des mouvements de va-et-vient pour le sectionner. Cet instrument offrait une précision et une régularité de coupe nettement supérieures.
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Une aide à l’accouchement qui a beaucoup évolué
Fort heureusement, l’évolution des tronçonneuses a été significative depuis leurs débuts. Aux alentours de 1830, Bernhard Heine, un médecin et orthopédiste d’origine allemande, a apporté une avancée notable dans le domaine médical avec la création d’une scie à os connue sous le nom d’ostéotome. Quelle était la nouveauté ? La scie était mue par une manivelle, entraînant une chaîne qui se déplaçait le long d’une lame de guidage. Cette innovation permettait une rotation continue, facilitant ainsi la découpe précise et rapide de l’os pubien. Cette avancée a connu un franc succès et a rapidement été adoptée dans diverses interventions chirurgicales.
L’invention de la tronçonneuse moderne
L’invention moderne de la scie à chaîne, fonctionnant avec de l’essence et utilisée pour couper les arbres, a été officiellement brevetée en 1925 par Andreas Stihl, un inventeur allemand. Peu après, un autre Allemand a introduit la marque Dolmar, transformant ainsi la tronçonneuse en un produit de consommation courant. Cependant, Andreas Stihl n’est pas à l’origine de l’idée d’utiliser des lames circulant sur une chaîne pour améliorer l’efficacité, une notion qui existait déjà avant la Révolution française.
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Quant à l’apport de Heine dans le domaine des tronçonneuses, il a rapidement été adopté par les bûcherons qui y ont vu un outil révolutionnaire pour simplifier l’abattage des arbres. Au début du 20ᵉ siècle, Heine a enregistré un brevet pour sa création nommée « la scie à chaîne sans fin ».
En 1927, Emil Lerp, un inventeur allemand, a créé la toute première tronçonneuse fonctionnant à l’essence. Depuis cette époque, cet outil a subi de nombreuses transformations et améliorations, aboutissant aux versions modernes que nous connaissons aujourd’hui.
