Depuis quelques années déjà, la cigarette électronique s’est construite une place de choix dans l’atmosphère nébuleuse des fumeurs. Elle a été à l’origine conçue pour imiter le geste des fumeurs, et réduire ainsi leur consommation de cigarette traditionnelle. La cigarette électronique envoie en effet au cerveau une information biaisée censée lui faire croire que le vapoteur est entrain de fumer. En réalité, le but est de trouver une alternative au tabac et donc de servir de sevrage.
Entre arômes fruitées et saveurs originales, l’e-cigarette s’est rapidement propulsé au rang des alternatives les plus utilisées par les fumeurs pour arrêter le tabac. Du design pratique assez grossier de départ, les dispositifs de vapotage sont aujourd’hui devenu de véritable objets design qui en font quasiment des accessoires tendance. Avec le mois sans tabac qui vient de s’achever, l’occasion est donc donnée de faire un zoom sur la cigarette électronique et les nombreuses polémiques qui l’entourent.
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La cigarette électronique : une aide efficace pour arrêter de fumer
Gommes de nicotine, patchs, sprays, médicaments, hypnoses et autres thérapies, arrêter de fumer n’est pas une mince affaire. Avec plusieurs solutions existantes pour lutter contre l’addiction, la plupart des fumeurs s’essaient à plusieurs méthodes avant d’en trouver une qui soit efficace sur la durée et leur permette d’arrêter définitivement.
La cigarette électronique arrive ainsi comme la dernière née des solutions de sevrages existantes et d’après des études menées offrent des résultats plus que satisfaisants. En effet, une étude anglaise de la University College London a analysé le comportement de 19 000 fumeurs ayant eu à leur disposition diverses solutions de sevrage. 12,7% seulement d’entre eux ont opté pour l’e-cig et 95% d’entre eux ont pu se débarrasser de leur envie irrépressible de fumer.
Malgré les controverses dont elle est victime, il semblerait manifestement que vapoter soit plus efficace pour servir de sevrage lorsque la décision de stopper le tabac est prise. Seulement, la cigarette électronique dissimule un risque de dépendance au geste. En effet comme l’explique Pier Vincenzo Piazza, neurobiologiste spécialiste de l’addiction : “Ce n’est pas surprenant que ce soit addictif, que cela marche mieux que les autres produits de substitution. Le concept d’un tel produit, c’est la réduction des dommages, pas de réduire l’addiction”.
E-Cigarette et santé : que disent les études ?
Depuis l’avènement de l’e-cigarette, les inquiétudes sont nombreuses quant aux risques encourus par les vapoteurs ainsi que par les vapoteurs passifs. La preuve en est la loi promulguant l’interdiction du vapotage dans les lieux publics initiée depuis le mois d’octobre 2017. De nombreuses études scientifiques ont ainsi été réalisées afin d’en savoir plus sur les conséquences de l’inhalation de vapeur de e-liquide, les effets sur les différents organes, mais aussi l’impact sur l’addiction.
L’une de ces études a ainsi mis en évidence que la vapeur inspirée lors du vapotage et les composants des e-liquides ont un impact négatif sur les macrophages alvéolaires. Ces cellules qui tapissent les poumons ont une fonction immunitaire qui protège contre les agressions externes en nous évitant d’être perméables aux allergies et aux infections. Chez les vapoteurs, ces cellules sont en chute libre, ce qui peut provoquer dans certains cas des dommages pulmonaires.
Concrètement, il est de notoriété publique que la cigarette électronique cause des effets indésirables immédiats comme une désagréable sensation de sécheresse dans la gorge, une irritation ainsi qu’une toux. Cela est dû au propylène glycol, au glycérol, mais aussi pour certains e-liquide à la nicotine qu’ils contiennent. En effet, les liquides pour e-cig sont composés pour la plupart de plus de 80% de ces deux substances chimiques. Elles sont également la cause, avec la densité de la vapeur de l’e-cig du phénomène tant recherché des vapoteurs appelé « hit ».
Sur le long terme, les risques encourus lors du vapotage n’ont pas été clairement déterminés. Néanmoins, il les le liquides e-cig passés au peigne fin ont permis de détecter de nombreuses substances cancérigènes parmi lesquelles le formaldéhyde, l’ acroléine ou encore l’ acétaldéhyde.
Néanmoins, malgré toutes les études entreprises, bien que la cigarette électronique soit reconnue comme étant bien moins nocive que le tabac et qu’elle soit d’une aide efficace pour le sevrage, ses potentiels conséquences demeurent inconnues.
En conclusion : mieux vaut vapoter que fumer, mais le mieux est aucun des deux !
La priorité actuellement est de parvenir à établir des preuves claires et précises concernant les impacts du vapotage sur la santé. Ce qui a été déjà prouvé tend à privilégier l’e-cig par rapport à la cigarette traditionnelle qui présente, elle des risques incontestablement plus dangereux. Le tabagisme est la première cause de mortalité prématurée évitable en France et il est aussi responsable de plus de 90% des cancers du poumon.
Pour ainsi clore le débat concernant la cigarette électronique, on pourrait résumer en disant que même si son impact néfaste sur la santé n’a pas encore été clairement établi, il va de soi que inhaler de manière directe ou indirecte ne peut en aucun cas être un bienfait pour les organes. Même si les dangers encourus comparés à ceux de la cigarette normale sont moindres, il reste tout de même beaucoup de zones d’ombres qui laissent dubitatif.
Les prochaines années nous édifierons sans aucun doute, mais pour rester en bonne santé, arrêter de fumer et renoncer au vapotage est la meilleure alternative. Les fumeurs qui renoncent au tabac au début de leur vie d’adulte ont de meilleures chances d’éviter les risques de mortalité dûs à la cigarette, retrouvent un meilleur état physique et augmentent considérablement leur espérance de vie. L’idéal est donc de mettre à profit toutes les aides disponibles lors de l’arrêt du tabac.