Durant les vacances d’été, de nombreux jeunes conducteurs prennent le volant pour la première fois sur de longues distances. Si l’envie de liberté est bien présente, la législation, elle, encadre strictement cette période de conduite débutante. Entre limitations spécifiques, obligations d’affichage et pièges liés à l’assurance, mieux vaut partir informé.
Sommaire :
Vitesse, alcool, points : des règles spécifiques pendant la période probatoire
Dès l’obtention du permis, chaque nouveau conducteur entre dans une période probatoire qui dure 2 ou 3 ans selon le type de formation suivie. Pendant cette période, le capital de points est réduit à 6, et la moindre infraction peut entraîner de lourdes conséquences : suspension, stage obligatoire, voire annulation du permis.
En vacances, certains oublient que les limitations de vitesse sont réduites :
- 110 km/h sur autoroute (au lieu de 130) ;
- 100 km/h sur voies rapides à chaussées séparées (au lieu de 110) ;
- 80 km/h sur routes secondaires (comme pour tout le monde).
Côté alcool, la tolérance est quasi nulle : le taux d’alcool autorisé en jeune permis est 0,2 g/L de sang, soit aucun verre. Ce seuil peut être dépassé avec un simple apéritif. Un contrôle positif signifie souvent perte de permis immédiate pour un jeune conducteur.
Le disque « A » : obligatoire même pour les trajets ponctuels
Sur la route des vacances, même si l’on emprunte un véhicule à la famille ou à des amis, le disque « A » est obligatoire. Il doit être visible à l’arrière du véhicule pendant toute la durée du permis probatoire.
Omettre ce macaron peut entraîner une amende de 35 €, et surtout attirer l’attention des forces de l’ordre. Il s’agit d’un signal préventif pour les autres conducteurs, mais aussi d’un rappel que la prudence est de mise.
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Voiture puissante ou de sport : légalement oui, assurément non
La loi n’interdit aucune voiture particulière à un jeune titulaire du permis B. Aucune limite de puissance n’est prévue dans le Code de la route. En théorie, un conducteur novice peut donc prendre le volant d’une voiture sportive ou puissante, tant qu’elle est autorisée dans la catégorie B.
En pratique, ce sont les assureurs qui posent des restrictions. Passé 6 chevaux fiscaux (environ 90 chevaux DIN), les compagnies majorent fortement la prime, refusent d’assurer le jeune conducteur ou imposent une franchise très élevée.
Un trajet vers le sud dans une berline puissante ou un SUV familial peut donc devenir un casse-tête si l’assurance refuse de couvrir le conducteur novice.
Voiture prêtée, covoiturage, conducteur secondaire : que dit l’assurance ?
Partir entre amis en vacances, c’est parfois emprunter la voiture des parents ou conduire celle d’un ami. Là encore, tout dépend du contrat d’assurance. Certaines polices excluent clairement les conducteurs novices, ou prévoient des conditions strictes en cas de prêt de volant.
En cas d’accident, le bonus-malus du propriétaire est touché, même si ce n’est pas lui qui conduisait. Un prêt régulier peut même être considéré comme une fraude si le jeune conducteur est en réalité l’utilisateur principal du véhicule mais non déclaré.
Mieux vaut vérifier le contrat ou ajouter le conducteur comme conducteur secondaire pour éviter toute mauvaise surprise.
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Bien choisir sa voiture pour partir tranquille
Pour un été sans tracas, mieux vaut opter pour une première voiture :
- Modeste en puissance (5 ou 6 chevaux fiscaux) ;
- Facile à assurer (citadine ou compacte d’occasion) ;
- Équipée des éléments de sécurité de base (freinage d’urgence, ABS, clim si long trajet…).
Des modèles comme la Peugeot 208, la Renault Clio ou encore la Toyota Yaris sont régulièrement plébiscités pour leur équilibre entre assurance abordable, fiabilité et confort.
Les voitures sans permis ne sont pas concernées par ces règles mais sont interdites sur autoroute et voie rapide : à éviter pour tout trajet estival.
Bonus/malus : ce que le jeune conducteur doit savoir
Le bonus commence à 1,00 et diminue chaque année sans accident. Un accident responsable entraîne une majoration de 25 %, ce qui alourdit rapidement la facture pour les années suivantes.
À l’inverse, deux ans consécutifs sans sinistre peuvent annuler un malus. La conduite prudente durant les premiers étés peut donc réellement réduire les coûts futurs.
Conduire pour la première fois en vacances : oui, mais préparé
Les premières vacances derrière le volant sont souvent synonymes de grande liberté. Mais cette liberté est encadrée. Entre limitations de vitesse, affichage obligatoire, taux d’alcool très bas et assurance parfois tatillonne, le moindre oubli peut gâcher un séjour.
Bien préparer son départ, connaître ses droits et obligations, et choisir un véhicule adapté permettent d’aborder ces premiers trajets estivaux avec sérénité.